Chaque année, les élus CSE rendent un avis sur la situation économique et financière de France Travail Auvergne Rhône-Alpes. La FSU a participé aux travaux de la commission économique et financière qui examine les budgets d’intervention (formations, prestations, aides…) ainsi que les budgets de fonctionnement et d’investissement.
L’intérêt des travaux de la commission économique et financière reste entravé par la vision très formelle ou formaliste de cette consultation par l’institution. Nous sommes consultés fin octobre 2024 sur le bilan 2023 et le budget 2024. Nous sommes réduits à un rôle de chambre d’enregistrement afin de satisfaire à une obligation légale. Nos remarques ne peuvent pas être prises en compte. L’ensemble des élus soulignent cela chaque année.
Les travaux de la commission ont toutefois permis de corroborer un certain nombre d’analyses et d’alertes de la FSU.
L’embellie sur les chiffres du chômage et une trajectoire assurée vers le plein emploi nous semblent sérieusement remises en cause. Si le chômage a diminué, nous constatons que c’est surtout au profit d’un emploi précaire.
On voit aussi apparaitre la traduction des orientations de diminution des budgets sur le Plan d’investissement dans les Compétences. La très forte baisse dans le cadre du PRIC régional se confirme avec 50 M alloués en 2024 contre 182 en 2023. Le 1er semestre 2024 a été compliqué dans les agences pour répondre aux projets et aux besoins des formations des publics que nous accomapgnons.
Nous retrouvons dans le budget 2024 une forte orientation de la Loi pour le Plein Emploi visant à privilégier les formations adossées à un contrat de travail. Le financement dédié AFPR POEI passe de 10,9 M en 2023 à 38,33 M en 2024. Ces formations sont réputées insérantes mais il faut parfois regarder la durée et/ou la qualité de l’emploi derrière.
La FSU est attachée à la formation qui délivre des qualifications/ certifications qui sont reconnues dans les conventions collectives, qui permettent à l’individu d’élever son niveau de qualification et de rémunération tout au long de sa carrière. Ces formations sont nécessaires au côté aussi de formation savoirs de base (remobilisation, FLE, illettrisme, savoirs de base, lutte contre l’illectronisme... ), champs sur lesquels le conseil régional est trop peu engagé.
Les formations adossées à un contrat de travail, si elles peuvent être utiles pour donner un coup de pouce au retour à l’emploi de certains publics, ne doivent pas dédouanner les entreprises de leur nécessaire investissement lors de l’adaptation au poste d’un salarié. Nous notons des POE récurrentes avec certaines entreprises. L'octroi de certaines aides dans ce cadre se doit d’être attentivement regardé.
Il y a un choix assumé de dégager des budgets pour la sous-traitance plutôt que de donner les moyens au réseau d’accompagner correctement les demandeurs d’emploi.
Alors que des diminutions du budget de France Travail sont annoncées (débat budgétaire), France Travail ne lésine pas sur les moyens pour la prestation DIRECTION EMPLOI qui pourrait se généraliser par la suite. Solérys, qui a remporté une fois de plus le marché, se voit rémunérer 1 200 Euros pour une prestation aboutissant à un retour à l’emploi au bout de 4 mois.
La direction n’a pas souhaité apporter de réponse à certaines questions de la FSU. Nous demandions à avoir connaissance du montant des honoraires d’avocat pour des procédures à l’encontre de salariés ainsi du montant des indemnités versées à des collègues dans le cadre de procédures où l’établissement a été débouté. Ces informations nous ont été refusées. Nous interrogions aussi sur les frais d’expertises (devant des médecins ou instances) pour faire vérifier l’aptitude des collègues ainsi que les montants engagés pour le contrôle des arrêts maladie. Sur ce point pas de réponse non plus. Pourquoi ce manque de transparence?
Pour toutes ces raisons, la FSU a rendu un avis NEGATIF sur la sitaution éconmique et financière de France Travail Auvergne Rhône-Alpes.