LES CONSEILLERS JUSTICE SOUS LE RÉGIME DE LA TERREUR


ÉQUIPE JUSTICE PARIS, DE DÉMANTÈLEMENT EN DÉMANTÈLEMENT

Quelques années après la fermeture de l’agence Espace Liberté Emploi de Paris dont les
conseillères et conseillers assuraient le suivi de tous les détenus d’Île-de-France et des sortants de prison,
les menaces de fermeture du service à Paris planent de nouveau. Les conseillers France Travail Justice (CFTJ)
de Paris prennent en charge les établissements pénitentiaires de Paris et de la petite couronne, et des
conseillers répartis sur tout le territoire assurent les interventions sur le reste du territoire francilien : 16 CFTJ
au total qui accompagnent tous les détenus quels que soient leurs crimes ou délits, qu’ils soient condamnés
à deux mois comme à perpétuité. Dans une méconnaissance totale de l’activité des CFTJ, les DD avancent
la thématique de la territorialisation. Pour rappel, les détenus ne sont pas incarcérés dans une prison en
fonction de leur lieu de domiciliation passé ou à venir mais en fonction de critères multiples. À leur sortie,
les détenus relèvent de toute l’Île-de-France, voire du territoire national.

LES CONSEILLERS FRANCE TRAVAIL JUSTICE (CFTJ) EN DANGER

Les CFTJ sont continuellement menacés dans leurs activités par les directions locales et
départementales pour qui 1 CFTJ sur le terrain, c’est 1 agent de moins en agence et des frais en plus
(kilométriques, de formation…). L’équipe justice Paris est passée en deux ans de 5 à 3 agents. Elle continue
pourtant de gérer la formation des nouveaux CFTJ, la prestation spécifique PPE pour les sortants de prison,
ainsi que la prise en charge nationale de tous les détenus incarcérés sur le territoire et ayant un projet de
réinsertion en IDF, et l’accueil du personnel de l’administration pénitentiaire lors des immersions. En cinq
ans ce sont 6 agents dont la mission a été interrompue indépendamment de la qualité de leur travail
laissant parfois le poste vacant pendant des mois.

DES CFTJ PLACÉS SOUS LE RÉGIME DE LA TERREUR

Une CFTJ de l’équipe justice Paris en poste depuis douze ans s’est vu mentionner la fin de sa mission
sous 15 jours sans motif par la seule volonté du directeur départemental du 92 qui voulait attribuer le poste
à l’un des agents de son territoire. Lorsque la collègue a craqué en agence, l’ELD qui ne l’avait jamais soutenue
dans son activité a fait une fiche de signalement avec pour conséquence une mise à pied sans traitement
jusqu’à l’entretien disciplinaire. La direction s’est permise d’envoyer un huissier pour lui remettre une
convocation à cet entretien !

POUR UN RATTACHEMENT DES CFTJ A UN SERVICE RÉGIONAL

Les agent·es Justice ne sont pas des variables d’ajustement : ils exercent leur mission avec
professionnalisme et cela en dépit des changements et restructurations permanentes. Les CFTJ
exercent leur mission sans aucun soutien des directions locales ou départementales. Ils portent seuls et
dans l’indifférence le partenariat avec l’administration pénitentiaire et l’accompagnement des
demandeurs d’emploi placés sous main de justice. Leurs missions sont réalisées dans des conditions
difficiles avec des détenus parfois dangereux (en quartier disciplinaire avec détenus menottés…). Seul,
le service partenariat de la direction régionale accompagne les CFTJ dans leur mission. Les CFTJ
demandent donc un rattachement à un service régional pour que cessent les menaces répétées au
niveau local, ainsi qu’un renforcement de leurs effectifs. Ils souhaitent également être protégés par des
lettres de mission d’au moins trois ans, équivalentes à celle de la convention de partenariat entre France
Travail et l’Administration pénitentiaire.



CFTJ