La FSU refuse les licenciements et mobilités forcés

10/12/2025

Accord GEPP

Sous prétexte de GEPP, la direction ne cherche en réalité qu’à redéployer 400 équivalents temps plein et à en supprimer purement et simplement 200 autres.


Une véritable gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) devrait permettre aux personnels d’envisager un parcours professionnel dès son entrée jusqu’à sa fin de carrière. Mais en réalité, cette GEPP n’est qu’une opération permettant la mise en place de son plan d’efficience pour les collègues des fonctions supports. L’efficience est la capacité à fournir le meilleur rendement en utilisant le moins de personnel possible. Pour rappel, avec la loi dite Plein Emploi, France Travail a pour objectif de redéployer ou supprimer 3 700 équivalents temps plein travaillés (ETPT) d’ici 2027. La direction avait annoncé lors du comité économique et social central (CSEC) du 25 février 2025, sa volonté de redéployer 600 ETPT (soit 200 par an) des fonctions sup-ports vers la relation de service d’ici 2027. Elle utilise ainsi la GEPP pour réaliser une partie de son tour de passe-passe. Et finalement pour ne pas mettre en place une véritable GEPP malgré son obligation légale.

UNE OPÉRATION AU SERVICE DU PLAN D’EFFICIENCE

La direction commence avec le redéploiement de 400 ETP de la filière des fonctions supports vers la filière de la relation de service – contrôle de la recherche d’emploi (CRE), accompagnement intensif et relation entreprise – en nous informant que les 200 restants sont des départs naturels. Dès l’entrée en négociations, la FSU Emploi a réclamé les documents nécessaires à une négociation loyale et sincère : cartographie des métiers et des compétences, analyse des compétences existantes et leurs évolutions futures, projection financière des évolutions, éléments tangibles de la valorisation des personnels, prise en compte des RPS, de leur évaluation et de leur prévention. La direction générale refuse de fournir ces éléments aux organisations syndicales depuis quatre séances. Pour la FSU Emploi, c’est inacceptable de négocier dans de telles conditions.

Un accord GEPP devrait permettre de sécuriser les parcours professionnels, pas de les fragiliser !

La direction propose pour le moment aux organisations syndicales un ersatz de la dernière gestion prévisionnelle des emplois et des carrières (GPEC) de 2017 qui consistait exclusivement dans le redéploiement des conseillères et des conseillers en indemnisation vers le placement. Malgré les alertes syndicales à l’époque et l’échec du dispositif Trajectoire GDD – échec reconnu aujourd’hui par la direction – cette dernière reprend la même méthode pour les collègues des fonctions supports ! La direction réitère aussi la logique de l’appât financier pour espérer inciter les agentes et agents à rejoindre la relation de services. Elle a ainsi lancé quelques propositions au fil des réunions afin de voir quelles organisations mordraient à l’hameçon. La direction a tout d’abord émis l’idée d’une petite prime. Elle avait déjà utilisé ce moyen fallacieux pour encourager le redéploiement organisé avec la GPEC. La direction a aussi proposé l’utilisation d’un fumeux « congé mobilité » qui ne propose rien d’autre qu’une rupture du contrat de travail, et donc une baisse des effectifs dans les fonctions supports sans aucune compensation dans les autres filières. Pour la FSU Emploi, ce n’est ni plus ni moins qu’un plan de licenciements déguisé !

LA DIRECTION EST PRÊTE À TOUT POUR ATTEINDRE SES OBJECTIFS

Enfin, pour les personnels de droit public des fonctions supports, la direction a envisagé un simili droit d’option par la démission de l’agent concerné et sa réembauche sous contrat privé. Finalement, elle a fait machine arrière, jugeant le dispositif injuste vis-à-vis des autres filières et surtout risqué juridiquement. Ce qui prouve que la direction est prête à tout pour atteindre ses objectifs de redéploiement. La FSU Emploi continue de dénoncer les politiques de la direction et la mise en place de son plan d’efficience qui passe avant tout par des mobilités forcées et des licenciements déguisés. Dans un accord GEPP digne de ce nom, la direction devrait intégrer tous les personnels pour sécuriser les parcours professionnels, permettre de transmettre les compétences et anticiper les départs à la retraite. C’est à ce titre que nous exigeons des mesures pour les seniors ! Nous exigeons la prise en compte des risques psychosociaux liés aux conditions de travail, notamment dans le cadre des mobilités professionnelles et géographiques. Elles doivent être évaluées sérieusement dans le cadre de leur prévention. Nous exigeons enfin que l’accord GEPP comprenne des mesures diminuant l’impact écologique de nos activités, plutôt que de déployer des outils d’intelligence artificielle insoutenables en matière énergétique et environnementale ! S’il devait y avoir une GEPP à France Travail, ce ne pourrait être en aucun cas l’instauration d’une mobilité forcée pour une partie des collègues. La FSU Emploi continue de revendiquer des effectifs suffisants pour assumer nos missions de service public, des parcours professionnels sécurisés et l’amélioration de nos conditions de travail.

Stéphanie Geffroy-Lemoine



MDE90_FSU_EMPLOI_2025_GEPP