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15/09/2025

Début de la négociation GEPP à France Travail :

La FSU Emploi s’assurera que la direction générale ne dévoie pas cette négociation.

La GPEC devient GEPP ! Initialement connue sous le nom de gestion prévisionnelle des emplois et compétences (GPEC), cette approche de gestion des ressources humaines visait à planifier les besoins en effectifs et en compétences à court et moyen termes, avec la mise en place de mesures adaptatives telles que la formation, le recrutement ou la mobilité interne. Cependant, cette approche, souvent perçue comme statique, a évolué vers la gestion des emplois et parcours professionnels (GEPP). La GEPP représente une transition vers une approche plus souple et orientée vers le développement individuel au sein de l’entreprise. La GEPP vise à accompagner les transformations internes en favorisant l’employabilité des salarié·es et en anticipant les besoins futurs en compétences. Elle établit ainsi une synergie entre les aspirations individuelles et les objectifs stratégiques de l’entreprise.


La négociation sur la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) a débuté dans notre établissement. La GEPP est un moyen pour les entités économiques de plus de 300 salarié·es (entreprises, établissements, mutuelles…) de réfléchir à l’évolution des métiers et des emplois. L’objectif est de mieux organiser, planifier et valoriser les compétences (ou les qualifications). Quant à la nébuleuse notion de « talent » poussée par le patronat et notre direction, elle n’a aucune valeur légale, fort heureusement ! Cette évolution est censée mieux répondre aux attentes du marché du travail et mettre en adéquation nos emplois et métiers actuels avec les nouveaux métiers qui émergent, notamment en lien avec la digitalisation continue de la société.

ÉCLAIRER LE PERSONNEL SUR LES PERSPECTIVES D’ÉVOLUTIONS

À la FSU Emploi, nous n’avons eu de cesse de réclamer une gestion prévisionnelle des emplois et des carrières (GPEC) et aujourd’hui une GEPP (voir encadré) afin d’éclairer le personnel sur les perspectives d’évolutions des emplois au regard des évolutions que nous connaissons depuis la création de Pôle emploi : modification de l’accompagnement, développement constant du numérique et la place de plus en plus importante de l’intelligence artificielle dans nos métiers. C’est le rôle d’une GPEC ou d’une GEPP d’anticiper une partie de ces évolutions pour permettre un accompagnement et une transition en douceur des personnels. Aujourd’hui, nous nous retrouvons au pied du mur avec des changements déjà actés, forçant l’employeur à présenter, via l’Observatoire national des métiers (ONM), les nouveaux emplois qui entrent dans le référentiel des métiers de demain. Le refus de la direction, durant de nombreuses années, d’engager une négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois, malgré les alertes de la FSU Emploi sur sa nécessité, a empêché un travail serein et durable sur ce sujet essentiel.

la FSU Emploi, nous revendiquons une entrée dans la grille au niveau C3 minimum et au niveau D1 pour les emplois de conseillers

Une GEPP doit aussi permettre de réfléchir à la cohérence des emplois en termes de rémunération par rapport au marché du travail, comme par exemple les métiers de l’informatique que notre établissement peine à recruter au regard des salaires trop bas. Mais aussi en lien avec le niveau de vie et l’évolution du Smic. Notre grille de salaire actuelle prévoit des rémunérations inférieures au Smic, un comble pour un spécialiste du recrutement. C’est donc une refonte complète de la grille salariale qu’il nous faut élaborer.

À la FSU Emploi, nous revendiquons une entrée dans la grille au niveau C3 minimum et au niveau D1 pour les emplois de conseillers. Cela sous-entend une revalorisation salariale pour tous les personnels concernés. C’est aussi une réflexion à engager sur tous les niveaux de la grille et plus particulièrement sur l’entrée dans l’emploi. Cela doit notamment concerner les REA qui, au regard des activités qui leur sont confiées, ne sont pas forcément bien positionnées en étant E. Par effet domino, si les REA passaient au niveau F alors la question du positionnement des directeurs et directeurs adjoints se poserait aussi. En clair, l’ensemble des niveaux et des échelons pour chacun des emplois doit être révisé.

Vous l’aurez compris, cette négociation va être longue, mais c’est aussi un chantier perpétuel. Après avoir revu l’ensemble des emplois, il nous faudra remettre à plat toute la classification et le référentiel des métiers pour élaborer une nouvelle grille qui devra accompagner les personnels pour les cinq à dix prochaines années, alors même que nous avons pris dix ans de retard par rapport à la GPEC « partielle » de 2016.

TRAVAILLONS À FAIRE DE CETTE GEPP CE QU’ELLE DOIT ÊTRE

La FSU Emploi s’assurera que la direction générale ne dévoie pas cette négociation pour en faire un plan d’efficience bis. Nous travaillerons à faire de cette GEPP ce qu’elle doit être : un outil d’anticipation et de perspectives à moyen terme, afin de proposer de réelles évolutions en termes de carrière et de rémunération.

Sofyen Ben Mahmoud



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