Echo du CSE Bretagne · N° 9 · 26 septembre 2024



Bulletin d’informations du CSE du 26 septembre 2024


SOMMAIRE

  1. Information en vue d’une consultation sur le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) 2024 de l’établissement France Travail Bretagne
  2. Facilitation d’accès téléphonique des entreprises à France Travail
  3. Avenir Pro
  4. Plateforme Explor’Métiers
  5. Campagne de promotion 2024-2025
  6. Plateforme Académie France Travail
  7. Dates d’inspection des représentant·es de Proximité de la FSU emploi

 

1 - Information en vue d’une consultation sur le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) 2024 de l’établissement France Travail Bretagne

Les DUERP en Bretagne, toute une histoire !

La direction régionale France Travail Bretagne a présenté aux élu-es un document expliquant la démarche de l’établissement sur les risques professionnels de telle sorte que les élu-es puissent comprendre la démarche et les obligations légales liées à ces risques.

 

La démarche était bonne mais…

Le nouvel outil SIMR pour la sécurité n’a pas encore été mis en place en Bretagne contrairement à d’autres régions. Cet outil permet de consulter les DUERP mais aussi les documents obligatoires à l’action de prévention des risques. Jusqu’à présent la direction régionale utilise un tableau Excel pour référencer les risques et les évaluer mais aussi pour permettre de maintenir un système de cotation et de rester sur les 14 risques du code du travail et non pas les 11 prévus par la DG. La démarche nous semblait louable jusqu’au moment où la FSU apprend que les notations sont un peu aléatoires sous prétexte que cela doit ressembler à la réalité de terrain. Pour mieux comprendre, la FSU vous donne l’exemple de Loudéac. Sur ce site, la notation du risque d’agression est faible alors que 12 agressions ont eu lieu à l’accueil en 2024. La FSU emploi comprend alors après plusieurs questionnements que la notation est au bon vouloir des évaluateurs locaux et des marges de pondération de la direction régionale. On peut comprendre ainsi que la notation ne correspond pas vraiment aux réels risques professionnels possibles sur les sites et la prévention des risques en question n’est pas correctement mise en place car leur intensité est sous-évaluée.




POUR LA FSU

L’expertise risques graves a bien identifié les risques professionnels à France Travail Bretagne. Désormais, la direction sait sur quels champs agir pour réduire les risques et rendre des conditions de travail normales à France Travail Bretagne.


 

2 - Facilitation d’accès téléphonique des entreprises à France Travail

Le Contexte

Les entreprises qui font déjà appel à France Travail contactent :

  • À 51% leur conseiller via son numéro de téléphone portable
  • À  41% leur agence via la ligne directe
  • À 6% le 3995

France Travail souhaite faciliter la capacité à nous joindre par téléphone via :

  • L’extension horaire du 3995
  • La possibilité offerte aux recruteurs de demander à être rappelés par un conseiller

Les Objectifs

Avant l’ouverture et après l’ouverture, les appels seront pris en charge par un prestataire. Son rôle est d’apporter une réponse de premier niveau et en cas de besoin, proposer un rappel par un conseiller FT sur les horaires d’ouverture des agences/plateforme.

=> L’extension de l’ouverture réalisée par un prestataire vise principalement les entreprises qui ne font pas encore appel à nos services.

Ce que fera le prestataire

  • Une présentation des services de FT
  • Assistante de l’utilisation des services en ligne
  • De l’assistance en cas de compte bloqué
  • La programmation d’un rappel par un conseiller sur le créneau choisi par le recruteur dans le cadre des horaires d’ouverture de l’accueil téléphonique des agences/plateforme

Ce que le prestataire ne fera pas :

  • Une prise d’offre
  • Un dossier d’aide à l’embauche

 

La demande de rappel sera proposée aux visiteurs de la page d’accueil entreprise sur francetravail.fr Les recruteurs seront invités en cas de besoin d’information ou d’assistante à nous contacter au 3995 ou à demander à être rappelés. Il devra indiquer son nom/prénom/num de téléphone ainsi qu’un motif d’appel puis à choisir un jour et un créneau sur lequel il souhaite être rappelé.

=>  En fonction du motif de son appel, la demande de rappels s’implémente sur le bandeau ODIGO de l’acteur adéquat sur le créneau demandé.



 


POUR LA FSU

La FSU Emploi Bretagne s’étonne et s’inquiète de cette initiative de FT.

Elle s’étonne car nous avons déjà une large amplitude horaire et des conseillers-ères à disposition des entreprises et il nous parait très douteux que toute entreprise désireuse de solliciter les services de FT ne puisse trouver un créneau dans l’amplitude horaire actuelle.

Quel intérêt pour l’entreprise qui n’aura pas l’ensemble des services, en tout cas dans un 1er temps, et devra de toute façon avoir un contact avec FT et dans ce cadre devra très probablement redire en grande partie ce qu’elle a déjà dit au prestataire !

La FSU Emploi Bretagne s’inquiète des réelles intentions de FT derrière ces pieux vœux de « service + » aux entreprises.

N’y aurait-il pas des intentions plus inavouables d’externaliser complètement l’activité entreprise à terme ? Ou bien de contraindre, à moyen terme, les agents à travailler sur des horaires décalés avec des astreintes le samedi ?

Voilà une belle occasion de revenir sur l’accord OATT. C’est une véritable boite de pandore qui s’ouvre.

Enfin, notre esprit que d’aucun qualifieront de mesquin mais qui hélas nous a souvent donner raison, à court, moyen ou long terme, ne peut s’empêcher de voir, au-delà de l’affichage, un cadeau fait à un prestataire privé, un peu à l’image de Mckinsey…

 


 

3 - Avenir Pro

Les orientations gouvernementales posent le principe d’une généralisation du dispositif en 2025.

1 - Principes du dispositif

Constats

Le taux de chômage des jeunes issus des CAP et Bac pro hors alternance est largement supérieur aux autres profils de jeunes. Il résulte de difficultés de rencontre entre l’Entreprise et une partie du public jeune qui manque de repères pour identifier les opportunités d’emplois et de manque de réseau à solliciter dans le cadre de leur recherche.

Enjeu du dispositif

=> Faciliter l’accès à l’emploi des jeunes qui ne souhaitent pas poursuivre leurs études à l’issue de leur dernière année de lycée professionnel (CAP et Bac pro) en améliorant leur compréhension du marché du travail, des attentes des employeurs et de l’importance de la valorisation de leurs compétences.

=> Réduire les ruptures de parcours et limiter les risques de désinsertion professionnelle de ces jeunes en leur proposant un accompagnement intensif et personnalisé dès la fin de l’année scolaire.

 

2 - L'offre Avenir Pro




RAPPEL

L’expérimentation Avenir Pro a pour but d’évaluer l’impact sur l’insertion professionnele d’un accompagnement d’élèves inscrits en dernière année de CAP ou Bac pro par des conseillers de FT. Pour cela une équipe de chercheurs de Science Po Paris et du Centre de Recherche en Economie et Statitique a mis e œuvre un protocol expériemntal consistant à séléctionner aléatoirement les lycées, les classes et les élèves bénéficiant des interventions de FR afin de créer un groupe traité et un groupe témoin.


 


► Le premier rapport d’évaluation de Science Po indiquait une « amélioration du taux d’emploi en janvier 2023 des élèves qui ont bénéficié d’Avenir Pro. Ce taux passe de 16% à 23% ce qui correspond à une augmentation d’envrion 45%.

► 83% des conseillers FT estiment que l’accueil des équipes pédaogiques dans les lycées a été positif (ou neutre) et 76% estiment que l’attitude des élèves a été enthousiaste (ou neutre).

=> Néamoins la taille de l’échantillon (4391 élèves répartis dans 171 lycées pro) ne permet pas d’avoir une vision suffisamment fine des effets positif. L’élargissement de cet échantillon pour l’année scolaire 2022-2°23 (8136 élèves répartis dans 340 lyvées) devrait permettre de confirmer ou infirmer certains résultats.

En 2024 chaque région a produit un bilan et un groupe de travail des correspondants régionaux s’est réuni au mois de juin. Ces retours ont permis de dégager des recommandations fortes du terrain pour la prochaine édition.

Des recommandations du terrain :

  • L’activité doit démarrer au plus tôt dans l’année scolaire
  • Le partenariat engagé avec les lycées pro et le rectorat doit être renforcé
  • Le principe de co-animation avec un enseignant doit être respecté

Dès novembre 2024 :

  • Des interventions par les conseillers France Travail dans chacun des 340 lycées engagés dans Avenir Pro
  • Les agences FT identifient des conseillers pouvant intervenir dans les lycées situés dans un rayon proche de leur site de rattachement (selon les travaux de modélisation, un conseiller affecté sur le dispositif à 90% de son temps de travail peut intervenir auprès de 3 lycées).
  • 62 ETPT seront mobilisés sur l’année 2024-2025 pour toute la France. 8 conseillers en Bretagne avec un début d’un conseiller par département en l’attente du démarrage et du financement. Il sera possible de mettre plus de conseilliers sur Avenir Pro si le nombre de lycée augmente.
  • Les activités des conseillers Avenir Pro sont identiques aux activités de conseil réalisées en agence. Les formations « Se préparer à animer et co-animer une séance collective » et « Animer des ateliers conseil » sont des prérequis.

 


POUR LA FSU

Ce point d’étape porte bien son nom. Les élus de la FSU Emploi Bretagne regrettent l’absence de résultats plus probants. Le diaporama présenté ne mentionnent pas les ressentis des élèves ou des professeurs en Bretagne. Le rapport de Sciences Po semble ne pas être connu.

Est-ce que France Travail cherche à le dissimuler car les résultats n’atteignent pas les objectifs attendus ? Le développement à plus grande échelle peut aboutir sur des conclusions amoindries par rapport à la première vague.

Dans ce document, il n’y a rien sur le devenir des jeunes à court, moyen et long termes, rien sur le type d’insertion, dans le domaine de formation ou dans un autre.

Se satisfaire d'une augmentation d'insertion de 45 % alors que c'est juste un passage du taux de 16 à 23 % serait à mettre au regard du temps et de l'argent utilisés.

Et cette évolution est-elle "toute chose égale par ailleurs" car les élèves acceptant d'entrer dans ce dispositif n'ont-ils pas déjà une propension plus importante pour s'insérer ?...

Nos camarades du SNU-EP FSU nous rappellent que :

  • des élèves qui envisageaient de poursuivre des études ont finalement arrêté après l’obtention du diplôme, ou pas, pour s'insérer professionnellement suite aux interventions France Travail, au risque d’avoir un emploi précaire toute leur vie.
  • les interventions FT prennent sur les heures de cours donc dévalorisent des enseignements, in fine, le travail des enseignants.
  • les proviseurs se servent d'Avenir pro comme un élément de communication vers les parents et les entreprises. Ce qui explique pourquoi le taux de direction de lycée souhaitant la généralisation n’est pas surprenant. Les proviseurs ne sont pas sur le contenu réel.

La FSU Emploi Bretagne dénonce la généralisation d’un dispositif dont aucun bilan n’a été dressé à l’issue de son expérimentation et qui semble davantage pousser les jeunes vers l’insertion professionnelle que la poursuite d’études.

La FSU s’oppose à toute réduction du temps d’enseignement pour les élèves au profit de modules d’accompagnement vers l’emploi.

Pour la FSU emploi Bretagne, la généralisation de ce dispositif est une volonté politique pour que les lycéens professionnels deviennent surtout des centres d'accompagnement vers l'emploi local, et empêcher les possibles pour les élèves de LP.

Avenir pro fait partie de la réforme du lycée pro et de la carte des formations dont la finalité est une assignation sociale et géographique de nos élèves mais aussi une réponse adéquationniste aux attentes des employeurs des secteurs en tension.

L’adéquationnisme est un concept dogmatique qui instrumentalise la formation professionnelle, qui n’a aucune efficacité réelle mais qui enferme les personnes, en l’occurrence ici les jeunes des Lycées Pro, dans un carcan territorial, économique et social en limitant de surcroît leur possibilité d’émancipation. De plus, comment indiquer 100 % de formations insérantes à la rentrée 2026 alors que toutes les études s’accordent à dire que les besoins économiques peuvent évoluer ou qu’une crise sanitaire, par exemple, peut tout faire bouger. Le temps des “besoins de recrutement” et celui de la formation sont par nature asynchrones !

Si les entreprises peinent à recruter, charge à elles d’améliorer les salaires et les conditions de travail pour rendre leurs emplois attractifs. Ce choix de considérer les élèves des Lycées pro uniquement comme une main-d’œuvre immédiatement exploitable est irresponsable.

Si l'objectif de ce dispositif est uniquement l'employabilité alors la responsabilité en incombe aux entreprises, charge à elles de proposer aux jeunes bachelières et bacheliers des actions de formations en lien avec leurs besoins spécifiques (spécialisation sur ses machines, ses propres outils, adaptation sur le poste de travail).

La question de l’attrait du travail proposé, notamment sur l’aspect salarial mais aussi sur les conditions de travail, aurait besoin d’être sérieusement débattue avant d’aller chercher de la main d’œuvre primo-arrivante pas chère.

L’épanouissement et le confort professionnel du travailleur-se ne semble pas être une préoccupation de nos élites aujourd’hui. Seuls les profits des entreprises les intéressent. Faudrait-il encore taxer les plus grosses à leur juste valeur pour réduire les injustices sociales !

La pauvreté des données de ce point d’étape nous conforte donc dans cette approche.


 

4 - Plateforme Explor’Métiers

Explor’ Métiers a pour objectif de faciliter les immersions intra et inter-établissements. Il s’agit d’une plateforme permettant à tout agent « explorateur » de se mettre en contact avec un « éclaireur » pour réaliser une immersion selon 3 modalités :

  • En visio d’une durée maximale d’une heure,
  • Autour d’un café d’une durée maximale d’une heure (sans déplacement physique du collaborateur),
  • En présentiel d’une durée de 1 à 5 jours (Un besoin exprimé dans SIRHUS et validé par votre manager est un incontournable). Pour une immersion en présentiel, votre manager doit valider le besoin émis sous Sirhus en amont.

 



POUR LA FSU

Nous pensons que c’est plutôt une bonne chose pour les agent·es mais le dispositif peut être frustrant quand les postes explorés ne sont pas forcément disponibles immédiatement notamment pour les agent·es qui vont explorer les métiers en structure : DR, DT, plateformes etc.

Nous pouvons malgré tout nous poser la question sur le fait qu’on est bien sur des agent·es interchangeables qui peuvent passer d’un métier à l’autre ce qui évite de discuter réellement des parcours de carrière, des évolutions de carrière, des passerelles etc.., de faire une GPEC réelle, de discuter réellement de la disparition en cours de certaines activités : entreprise par exemple.


 

5 - Campagne de promotion 2024-2025



Dans sa présentation, l'établissement ne donne pas d'informations précises sur les montants attribués malgré les demandes de la FSU emploi sur les critères objectifs des promotions. 

 


POUR LA FSU :

La FSU demande des augmentations pérennes des salaires et des traitements pour suivre faire face à l'inflation en 2024 et à venir. La FSU a déjà exprimé dans le passé son opposition au versement de primes non-soumises à cotisations sociales comme la PPV. 


 

6 - Plateforme Académie France Travail

L’objectif de la plateforme est de se former et de former les partenaires du réseau de l’emploi. L’accès sera facilité pour les partenaires via « inclusion connect » et pour les agents de France Travail en passant par PCM  via le bureau métier.

Cette plateforme a pour vocation à être enrichie par tous les acteurs de l’emploi. Elle sera accessible 7J/7 et 24H/24 avec 3 niveaux d’appropriation :

Je découvre – J’apprends – je transmets.

La DG étudie la possibilité de tracer dans SIRHUS le suivi de formation sur cette plateforme pour l’intégrer dans le plan de formation des agent·es.



POUR LA FSU :

La FSU alerte sur un accès illimité de l’outil qui peut nuire à l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle. La FSU se questionne sur le devenir des formateurs occasionnels dans la mesure où les e-universités coexisteront avec la plateforme.


 

7 - Dates d'inspection des représentant-es de Proximité de la FSU emploi

 

Roseline DOREAU               

  • Rennes Nord : 15 et 16 octobre
  • Rennes Sud : 5 et 6 novembre

 

Amélie DUQUESNE             

  • Vannes Ouest  : 7 novembre
  • Pontivy : 17 décembre 

 

Elodie MENIER                                 

  • Lamballe : 19 et 20 novembre
  • St Brieuc Sud : 10 et 11 décembre

 

Aline MILITZER                    

  • Dinan : 14 et 15 octobre

 

Christian PERRIER                    

  • Landerneau : 25 et 26 novembre

 


 


Vos élu·es FSU au CSE France Travail Bretagne :

Gwénaëlle FAOU, Christophe RIBEIRO, Maryline LE BOHEC, Marie-Laure GEUENS, Stéphane LE BARS, Jacqueline BRÉLIVET, Véronique GATTONI-CHAUVIN, Élodie MENIER, Anthony SOULET, Pierre BATTEAU, Patricia CID, Claudie CALVEZ, David GRANAL et Yannick JEUSSET (RS)


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