Lors des CSEC des 5 et 13 mars 2024, la FSU emploi votait, avec d’autres OS de cette instance, une motion majoritaire relative au projet de feuille de route 2024 qui alertait le Conseil d’Administration (CA) sur divers points, notamment :
- Les débats en instance ont démontré que la mise en œuvre devra se faire à effectifs et moyens budgétaires identiques, sans dotation supplémentaire,
- Les restrictions budgétaires portant sur la mission Travail et emploi de 1,1 Mrd d’€ issues du décret n°2024-124 du 21 février 2024 portant annulation de crédits (et renforcées par le budget adopté pour 2025), font peser un risque fort sur les agent.es de France travail par la diminution des moyens,
- Les projets d’objectifs en forte hausse, de fait, paraissent difficilement réalistes, voire irréalisables au regard des moyens actuels dont dispose France travail.
Les élu.es concluaient que la mise en œuvre du projet de feuille de route faisait peser un risque fort pour la santé physique et mentale des personnels de France travail.
Si les baisses d’effectifs annoncées l’année dernière n’ont pas eu lieu, force est de constater qu’aujourd’hui, les effectifs sont affichés constants par la CDIsation d’une partie des CDD et le recours moins important aux CDD. Quand on fait sérieusement le calcul, l’effectif réel diminue puisque tous.tes les CDD ne sont pas CDIsé.es.
De plus, les autres risques restent tout à fait d’actualité et se concrétisent plus encore avec le dossier relatif aux gains d’efficience qui n’a qu’un seul but : gérer la pénurie en déshabillant Pierre pour habiller Paul, de bien peu de choses.
Sur chaque item, de petit renoncement en petits renoncements, les risques s’accentuent : par exemple, la taille des portefeuilles CEJ, d’abord décrite comme sanctuarisée et qu’aujourd’hui, la Direction veut augmenter significativement.
Aux grandes assurances de notre Directeur Général garantissant que « si nous n’avons pas les moyens nous ne ferons pas tout », la FSU Emploi pose aujourd’hui la question : « que supprimons-nous » ?
L’IA ne peut être l’outil miracle sur lequel la Direction mise pour garantir nos missions essentielles de Service Public.
Nous travaillons sur de l’humain avec des humains. Pour la FSU Emploi, c’est bien l’individu qui doit être remis au cœur des sujets, en tant qu’usager.e afin de bénéficier d’un service de qualité comme en tant qu’agent.e, afin d’assurer les missions qui nous sont confiées.
Il n’est pas encore trop tard pour agir, ré-agir face au déclin annoncé de nos métiers et aux risques qui pèsent sur notre service public comme sur la santé des agent.es.