Le 10 Novembre 2025 à 11h31, les femmes commenceront à “ travailler gratuitement”.
Un message fort pour appréhender de manière très explicite le chemin qu’il reste à parcourir pour atteindre l’égalité. C’est la neuvième année consécutive que cette réalité est mise en lumière avec un hashtag #....NOVEMBRE..H.... Un symbole percutant qui vise à une prise de conscience collective, et appel à enfin agir adressé aux politiques et aux entreprises.
Trois statistiques produites par l’INSEE permettent de comprendre les inégalités de salaire en France.
- L’écart global : les femmes touchent 22 % de moins que les hommes : tous temps de travail confondus (temps partiels et temps complets rassemblés), les salaires féminins valent en moyenne 77,8 % des salaires masculins selon les données 2023 de l’Insee [1]. Les femmes touchent donc 22,2 % de moins (100 % - 77,8 % = 22,2 %) que les hommes. On pourrait aussi dire que les hommes perçoivent 28,5 % de plus (100 divisé par 77,8 %).
- L’écart à temps de travail égal : les femmes touchent 14 % de moins : le premier facteur explicatif des inégalités de salaires provient des différences de temps de travail. Plus d’une femme sur quatre travaille à temps partiel, ce qui n’est le cas que de moins de 10 % des hommes. Le salaire moyen réellement touché par les femmes est logiquement inférieur à celui des hommes. De plus, le temps de travail des hommes est accru par les heures supplémentaires qu’ils effectuent plus souvent que les femmes. Pourtant, même en ne comparant que les salaires pour un même temps de travail, les femmes perçoivent encore 14,2 % de moins que les hommes.
- L’écart à temps de travail égal et métiers équivalents : les femmes touchent 4 % de moins : les femmes et les hommes n’exercent pas les mêmes métiers. D’une part, les femmes occupent moins souvent des positions d’encadrement que les hommes. Elles sont ainsi moins nombreuses parmi les hauts salaires. D’autre part, même à catégorie sociale comparable, elles n’exercent pas dans les mêmes secteurs professionnels. Or, les métiers majoritairement exercés par les femmes sont aussi souvent les moins bien payés.
À France Travail, les métiers sont largement féminisés, et les inégalités ci-dessus se combinent avec notre statut de service public : après des années sans augmentation de NAO, nous allons en plus subir de plein fouet les restrictions budgétaires proposés par le(s) gouvernement(s).


