CSEC : une liste de « priorités de la rentrée 2025 » débitée en guise de feuille de route


Déclaration de la FSU Emploi au CSEC du 17 septembre

En guise de Feuille de route, vous nous débitez aujourd’hui les « priorités de la rentrée 2025 ». Pour rappel, après la Convention Tripartite que vous avez présentée en 2024, puis les orientations stratégiques, c’est bien une « feuille de route » que vous devriez présenter aux représentant.es du personnel et aux agent.es de France Travail.

De la com’ de la com ‘ de la com’...Et si on revenait à la réalité ???

Malgré les pleurnicheries permanentes d'un patronat sous perfusion d'argent public (210 milliards d'euros d'aides en tout genre et 80 milliards d'euros d'exonérations de cotisations sociales), il n'y a aucune réelle analyse sur les difficultés de recrutement.

Les derniers chiffres de la DARES (juillet et septembre 2025) sont éloquents : pour 25 millions de mouvements de main d'œuvre annuels, seuls 215.000 postes restent inoccupés France entière ! Soit moins de 1% des emplois CDD et CDI créés chaque année.

Contrairement à votre postulat initiateur de France Travail, aucun paradoxe n'est existant entre plus de 6 millions de privé.es d'emploi et des soi-disant difficultés de recrutements.

Les solutions existent et vous les connaissez

  • La revalorisation des salaires ;
  • Un partage du travail passant par la réduction du temps de travail et un non allongement de la durée de vie active ;
  • Ainsi qu'un investissement permanent et conséquent des entreprises dans la formation continue, le développement et le maintien des qualifications.

France travail doit rester ce qui fait sens à l'ensemble de ses agent.es : un service public au service de toutes et tous.

Il ne doit pas devenir la vitrine communicante d'un pouvoir politique asservi au patronat et à ses lubies économiques libérales, tel que, Monsieur le directeur général, vous semblez vouloir le façonner.


Avec les partenariats de type Linkedin, nous allons débaucher des personnes déjà en emploi ! Quand va-t-on s’occuper des personnes qui en ont vraiment besoin, les privé.es d'emploi ? Est-ce ainsi votre conception de notre mission de faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin..?!

Vous invoquez une coconstruction au quotidien par les collectifs en termes d’activité ; pourtant, ce sont les plans et les injonctions descendants de la DG qui s'imposent aux collectifs de travail. La priorité d'hier s'efface au profit de la priorité d'aujourd'hui, qui elle-même s'estompera aussitôt à la faveur de celle du lendemain !

Dans la vraie vie, c'est un empilement de priorités, un mille-feuille indigeste finalement démobilisateur.


Pour vous, la sécurisation financière des privé.es d'emploi rime avec la récupération des trop perçus !! Vous allez même jusqu'à faire croire que certain.es des privé.es d'emploi n'auraient pas besoin des allocations qu'ils perçoivent.

Votre logique implique le contrôle des personnes inscrites à France Travail. Encore faudrait-il que le discours et les consignes soient claires : aujourd'hui, les équipes CRE ne savent toujours pas comment appliquer le décret sur les sanctions. les conseiller.es référent.es passent leur temps à gérer la remobilisation initiée dans le cadre du CRE, au lieu d'aider les gens à trouver du boulot !

Cette tendance à la criminalisation des privé.es d'emploi est inacceptable et indigne de nos missions et de celles et ceux qui les exercent.

Si nous nous devons lutter contre les fraudes, nous n'avons pas à stigmatiser les privé.es d'emploi. Il faut faire cesser ces amalgames qui n'ont d'autres conséquences que de diviser et punir les plus fragiles, ceux-là même que vous déclarez vouloir mieux aider. De quoi parle-t-on ? De la soi-disant fraude sociale des plus pauvres ? Que représente-t-elle en regard de celle des employeurs et de la fraude fiscale ? Vous ne cherchez pas du bon côté monsieur le Directeur général et vous utilisez nos services pour mener une politique punitive faite pour quelques privilégiés ....

Depuis l'imposition infondée des réformes incessantes de l’Assurance Chômage et de leurs conséquences d’appauvrissement de nos publics, aucune analyse de leur pertinence n'a été menée et encore moins demandée par le pouvoir politique.

Par peur des résultats peut-être, comme ce fut déjà le cas de celle démontrant l'inefficacité des opérateurs privés de placement et de celle confirmant l'effet bénéfique des 35 heures sur l'emploi. Pourtant, et vous le savez, les tensions entre nos usagères - usagers et les collègues n’ont jamais été aussi fortes tout comme les déclarations d'intention suicidaire. La direction passe son temps à minimiser ces phénomènes qui sont directement liés à la maltraitance institutionnelle issue des économies faites sur le dos des chômeurs et de la création de France Travail.

Notre mission n’est pas de manier le fouet, c’est de travailler le projet professionnel de nos publics afin de les emmener vers la reprise d’emploi.

Dernièrement, vous avez donné la possibilité aux agent.es de réagir à votre conduite de l'établissement. Force est de constater que les collègues s'expriment et ne partagent pas votre "vision" Ils dénoncent souvent l'augmentation de leur charge de travail. Ils dénoncent également la perte de sens au travail qu'ils subissent.



Alors même que ces technologies sorties trop tôt des laboratoires ne sont pas dignes de confiance au regard des hallucinations récurrentes imprévisibles, la direction déroule néanmoins un plan massif d’invasion des actes-métier par des outils IA pas toujours aboutis.

Les risques sont nombreux et non traités à ce jour : protection des données, intensification du travail, appauvrissement des tâches et des actes-métier, uniformisation des réponses, perte de capacité réflective, renforcement du contrôle individuel, impact environnemental…

La croyance aveugle que cette mise en œuvre est gage de gain de temps et d’amélioration de la qualité de service relève de l’incantation et ne sert qu’un objectif : celui de faire toujours plus d’économies au détriment de la santé et des conditions de travail des agent.es.

La personnalisation de l’accompagnement passe par un effectif a la hauteur des besoins de plus de 6 millions de privé.es d’emploi. Les outils d’IA et leurs réponses formatées ne remplaceront jamais les recrutements nécessaires à un suivi empathique individualisé de toutes et tous les inscrit.es de France Travail.



Ce ne sont pas vos incantations du type "prenons soin de ceux qui prennent soin" qui améliorent le quotidien des agent.es. Les organisations syndicales, dont la FSU Emploi font régulièrement des propositions concrètes, que vous balayez d'un revers de main.

Forte de ces constats alarmants sur la situation de nos publics suite aux politiques menées et sur la dégradation des conditions de travail de nos collègues, la FSU Emploi continue de combattre la loi dite "Plein emploi" et de revendiquer son abrogation.

Après tout votre beau discours, vous effleurez à peine la question des moyens humains et financiers, alors que c'est une des questions essentielles du moment.

Pour la FSU Emploi, le budget 2026 doit donner les moyens à notre établissement. L'Etat doit arrêter de diminuer sa subvention et de ponctionner les finances du régime d'assurance chômage.

Le budget 2026 doit satisfaire les besoins de la population en termes d'emploi, de salaires et de conditions de vie !  C'est tout le sens de l'appel intersyndical interprofessionnel auquel se sont jointes toutes les organisations syndicales de France Travail pour la journée de demain.



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