CSEC du 12 septembre 2025
Assisté.es par un expert mandaté par les élu.es FSU Emploi, FO et CGT du CSEC, nos élu.es ont rendu un avis négatif sur la Situation Economique et Financière 2024 dans le cadre de la consultation sur ce sujet au CSE Central de ce jour, vendredi 12 septembre 2025.
Les principales conclusions
Une situation économique et financière 2024 qui traduit les injonctions gouvernementales de la loi dite “Plein Emploi” et le démarrage de la Transformation France Travail avec :
- Des économies à tous les étages liées à l’austérité budgétaire.
- Moins de formations qualifiantes pour les privé.es d’emploi au profit d’un envoi direct vers les entreprises et des formations préparatoires au retour à l’emploi. Le projet professionnel de nos publics passe ainsi à la trappe !
- Les trois priorités que l’on retrouve en 2025 : accompagnement intensif, relation entreprise et contrôle de la recherche d’emploi.
Les éléments clés
- Le total des ressources est en baisse de plus de 50 millions d’euros.
- L’état décide des priorités mais ne les finance pas : son financement complémentaire s’effondre de moitié (le PIC baisse de 369 millions) : c’est la capacité d’intervention des collègues auprès des usagers qui est fortement diminué.
- Les ETPT ont baissé (93 postes, environ 120 collègues)...malgré des missions supplémentaires.
- France Travail finance certains “partenaires” sur son propre budget (Cap emploi, Missions locales, France services) en lieu et place de l’Etat (188 millions).
- Malgré tout, France Travail a fini l’année avec un résultat d’exercice positif de 108 millions d’euros... alors qu’il n’y avait pas d’argent pour la NAO 2024 !
- Et la sous-traitance est augmentée de 40 millions d’euros. C’est l’un des seuls postes à ne pas diminuer depuis des années (245 millions en 2015, 497 en 2024).
Une situation 2024 ou les prémices de 2025 ...
L’étude de la situation économique et financière 2024 a permis d’éclairer davantage la stratégie de la Direction sur :
- Le RETOUR SUR INVESTISSEMENT (ROI) ou comment choisir de supprimer des prestations, des formations, des services qui n’emmèneraient pas suffisamment vite ou en nombre les DE vers l’emploi, en calculant des “gains FIPU” !
- Le même ROI est utilisé pour les ressources (nombre d’agent.es, activités redéployées ou supprimées etc.. ) et donc pour le plan d’EFFICIENCE que nous subissons actuellement (agent.es des Fonctions support dans un premier temps avant de subir la seconde vague en lien avec l’augmentation de l’utilisation de l’IA dans notre quotidien). Pourtant, si l’on peut comprendre l’intérêt de ce type de démarche dans une entreprise privée, cette méthode est dangereuse dans un service public comme le notre. Nous alertons sur l’intensification du travail qu’elle va induire.
Pour la FSU Emploi, le Directeur Général et son équipe se trompent d’Etablissement... et peut-être est-il utile de leur rappeler que France Travail est un établissement public pourvu d’une mission de service public !
Que si nos budgets ne peuvent être en déficit, il n’est pas dans notre objet de faire des bénéfices... sur le dos des usagères et usagers et des agent.es auxquels il a pourtant été promis qu’ils auraient plus...
Cette course aux gains (de productivité, d’efficience, financiers etc.) n’a pas lieu d’être et oblige France Travail et son personnel à gérer la pénurie, à ne plus comprendre les changements incessants de priorités (perte de sens au travail), et à subir toutes ces “transformations” et cette intensification du travail afin d’atteindre les objectifs sur lesquels la Direction s’est engagée.
Le personnel de France Travail et les usagères et usagers n’ont pas à payer la note de ces décisions et de cette politique du “faire plus avec moins !”
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L’Etat doit refinancer notre service public de l’emploi.
- Une hausse du plafond d’emploi en CDI doit être décidée pour le budget 2026 afin de répondre de manière concrète aux injonctions gouvernementales, aux nouvelles missions et à l’augmentation de la charge de travail.
- Face à l’augmentation de la DEFM induite par l’inscription obligatoire depuis début 2025, le budget d’intervention doit être revu à la hausse.
La délégation FSU Emploi a donc exprimé un vote contre dans le cadre de la Situation Economique et Financière 2024 de France Travail