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France Travail : faire plus pour les entreprises… même celles qui n’en ont pas besoin.
En Pays de la Loire, les dépenses consacrées au développement des compétences des demandeurs d’emploi sont en baisse constante ces dernières années. À titre d’exemple, les subventions AIF (Aide Individuelle à la Formation) ont chuté de 37 % entre 2023 et 2024 (de 12,5 millions à 7,8 millions d’euros), tandis que les aides aux entreprises ne cessent d’augmenter. Les dépenses consacrées aux POE (Préparations Opérationnelles à l’Emploi) ont, été, elles, en revanche considérablement renforcées (de 16.5 millions en 2023 à 19 millions en 2024).
Encore une fois, toujours plus pour les entreprises. France Travail Pays de la Loire leur a distribué 19 millions d’euros en 2024 et 2025 s’annonce comme l’année de tous les records.
Un rapport parlementaire récent indique que 211 milliards d’euros sont versés aux entreprises — soit un tiers du budget de l’État — souvent sans réel contrôle public. France Travail ne fait pas exception.
En Pays de la Loire, les principaux bénéficiaires des POE sont, notamment, les géants de la restauration rapide. En finançant ces « formations », France Travail favorise des employeurs proposant des emplois non qualifiés, sous-payés, précaires et avec des horaires décalés.
Les conséquences sont concrètes : les demandes de financement individuel via l’AIF sont de plus en plus souvent refusées par les équipes de direction, alors que le taux de retour en emploi après une formation est de 70%. Dans certaines agences, les collègues ont même intégré l’idée qu’il ne fallait plus proposer ce dispositif.
Les objectifs en nombre de POE imposés par la Direction Régionale exercent une pression importante sur les agences, tout comme une réglementation toujours plus restrictive de l’AIF.
In fine cette politique favorise des entreprises largement bénéficiaires, qui ont les moyens de financer elles-mêmes la formation de leurs salariés — comme le font la plupart des entreprises. Cet effet d’aubaine au bénéfice des entreprises prive les demandeurs d’emploi d’environ 50 % des aides au développement de leurs compétences.



